Davina Delor, de "Gym Tonic" au monastère bouddhiste
Ex-célébrité des années 80 grâce à l'émission de fitness "Gym Tonic" qu'elle coanimait avec sa complice Véronique, Davina Delor, 60 ans, a troqué son justaucorps pour l'habit de nonne bouddhiste et vit désormais dans le monastère qu'elle a fondé dans le Poitou.
photo : Alain Jocard, AFP
Au centre du parc de 2 ha trône un stupa, un monument abritant des reliques sacrées. La maison, qui regorge de symboles bouddhistes et de références au Tibet, abrite un temple où flotte une subtile odeur d'encens. Le quotidien des quatre nonnes est ascétique, entre prières, travaux divers et étude des textes.
"J'ai prononcé des voeux complets" en mars pour devenir nonne de l'ordre de Gelugpa, celui du dalaï-lama, ce qui implique notamment des voeux de célibat, raconte à l'AFP celle qui porte désormais l'habit traditionnel des moines tibétains, bordeaux et jaune.
L'aboutissement d'un cheminement sacerdotal entamé il y a une dizaine d'années, témoigne la sexagénaire, cheveux bruns courts et sourire facile, qui vient de publier un livre, "Le Bonheur selon Bouddha" (Michel Lafon), dans lequel elle explique simplement les préceptes du bouddhisme.
Son goût pour la spiritualité s'enracine dans une enfance parisienne catholique, entre un père industriel et une mère égyptologue férue de pensée orientale. "Mon premier guide spirituel", sourit cette diplômée en danse classique, médecine chinoise, alcoologie et toxicologie et qui a également goûté à la psychanalyse avant d'exercer elle-même quelques années, à Paris.
A 17 ans, un premier drame la marque : le suicide de son père. Des années plus tard, son fils, alors âgé d'une vingtaine d'années, meurt d'une rupture d'anévrisme. "J'ai eu des tristesses, c'est vrai, mais aussi des bonheurs et des amours extraordinaires", dit-elle, refusant de voir dans ces malheurs autant de "déclics" expliquant son parcours spirituel.
Une fois la page "Gym Tonic" tournée, elle a continué à donner des cours à Paris (gym, danse, yoga...), tout en faisant les aller-retour avec le Poitou. Jusqu'à ce que le désir d'une vie monastique, dédiée aux questions spirituelles, se fasse de plus en plus évident : en juin 2010, elle s'installe dans son monastère, jusqu'aux voeux complets, deux ans plus tard.
Une décision qui lui fera perdre "beaucoup d'amis". Pourtant, "ce n'est pas un choix triste!", se défend Davina, qui voit dans la spiritualité "le fil conducteur de (sa) vie".
A 60 ans, quel regard porte la Vénérable Gelek Drölkar sur ses années "Gym Tonic"? "Il y a une cohérence entre vie passée et vie présente. Il n'y a aucune différence", glisse l'ex-animatrice, qui dit "ne pas rejeter" cette période.
"C'est un parcours de vie", résume celle qui partage désormais son quotidien entre la vie monastique et les cours de yoga qu'elle va bientôt dispenser à Chökor Ling. Elle y accueille déjà pour des retraites moines, nonnes ou laïcs.
Des activités destinées à soutenir financièrement un village tibétain.
(article recopié sur le net. Article AFP du 19 mai 2012. Si vous désirez plus d'images cliquez ici)
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